a) la FAMSA actuellement
Production de ballast pour les CFF, de gravillons durs et de blocs d’enrochement. L’extraction de grès dur est particulièrement valorisée, même si d’autres roches de moindre qualité sont aussi utilisées.
En 2016 :
Environ 25% des besoins des CFF pour ce qui est du ballast
Environ 28% des besoins en gravillons pour la construction de routes en Suisse
3 sites :
Les Illettes à Massongex (7,8 ha) → place de stockage et chargement des produits finis
Champ Bernard à Choëx (14,5 ha) → aire de traitement des matériaux
concassage secondaire et tertiaire, ainsi que lavage et stockage intermédiaire
Les Freneys en dessous des Giettes (8,6 ha) → nouvelle zone d’extraction
concassage primaire
Les gisements de grès des Illettes et de Champ Bernard sont épuisés. Cependant, une exploitation a toujours lieu sur ces sites, principalement pour les graves et les blocs d’enrochements. De plus, le site de Champ Bernard est déjà en train d’être transformé pour y accueillir une décharge de matériaux inertes ( type A et B)
Le site des Freneys fournit actuellement le gré dur, à raison de 185000 m³ par année. Initialement, les estimations assuraient un approvisionnement jusqu’en 2027. Or, comme les prévisions sont erronées(!), maintenant la fin des réserves est annoncée pour 2022/2023
b) le projet en quelques mots :
-L’extension et l’exploitation de roches
Une extension est prévue au sud ainsi qu’au nord des Freneys, c’est-à-dire en direction des Giettes et de Prafenne d’un côté (dans le projet on parle de Freneys sud) et en direction de Choëx de l’autre (zone Eterpis + zone d’affectation différée qui est amenée à terme à être exploitée)
Freneys sud : environ 9 ha
Eterpis + zone d’affectation différée : environ 9 ha
Donc au niveau des Freneys, il y aurait à terme un triplement de la superficie exploitée, avec un rapprochement intolérable des habitations (à titre d’exemple les limites de l’extension se trouvent à une soixantaine de mètres des maisons les plus proches des Giettes et environ 120m au niveau de Prafenne)
Mais cette extension démesurée aurait aussi des répercussions du côté de Daviaz et de Vérossaz
Outre la surface, la profondeur irait elle aussi en augmentant de manière très importante (avec des extractions jusqu’à 350m)
D’après les estimations figurant dans le projet, il y a 17 millions de m³ de roche exploitable au niveau de Freneys sud (dont environ 10 millions de m³ de grès dur). En considérant la zone d’Eterpis (mais sans même avoir besoin de tenir compte de la zone d’affectation différée qui jouxte Eterpis!), au rythme d’extraction actuel, il y aurait probablement de quoi tenir entre 60 et 80 ans. Or il est prévu d’exploiter ces zones sur une période de 30ans. Donc cela représente un doublement, voire presque un triplement des quantités de gré dur extraites.
-La décharge
Il est prévu de combler les zones où des roches ont été extraites en y créant une immense décharge pour matériaux inertes ; cela représente en tout plusieurs dizaines de millions de m³
Au niveau des Illettes, acheminements et tri des déchets
Au niveau de Champ Bernard, entreposage et stockage des déchets de type A et B
Au niveau des Freneys (Freney III sud), stockage des déchets de type A-B-D
Les décharges de type A accueillent principalement des matériaux d’excavation ou des matériaux terreux et pierreux non pollués
Les décharges de type B accueillent des matériaux terreux et pierreux faiblement ou peu pollués, ainsi que certains déchets de chantier tels que béton, briques, tuiles, verre, etc
Les décharges de type D accueillent essentiellement des mâchefers ou scories, qui sont les résidus de l’incinération des déchets urbains
A relever que les matériaux de type B et D contiennent, dans des proportions différentes, des métaux lourds et d’autres substances toxiques (arsenic, plomb, cadmium, mercure, hydrocarbures, …). Si pour une tonne de déchets la quantité de substances dangereuses peut paraître minime, qu’en est-il si l’on considère les quantités énormes de matériaux qui vont être entreposés ??
-Quel impact et quels risques pour la nature et les riverains ?
Paysage:
Atteinte au paysage, destruction de la flore et perturbation de la la faune (couloirs pour les grands mammifères détruits)
Pollution :
-au niveau de l’air :
L’exploitation de la carrière et l’acheminement de déchets accroîtraient inévitablement la quantité de poussières produites et de particules fines libérées, et ainsi péjoreraient la qualité de l’air
(surtout compte tenu de la quantité gigantesque de matériaux qui seraient transportés de la montagne vers la plaine ET de la plaine vers la montagne, de l’augmentation attendue de la fréquence des explosions et des vents qui soufflent souvent sur la région !!)
-au niveau de l’eau :
Plusieurs sources privées (du côté Prafenne et aussi de Daviaz) n’ont pas été prises en compte lors de la création du projet, ce qui montre son aspect lacunaire. Or il y a des risques de pollution de ces sources, et également des risques de voir certaines d’entre elles se tarir (déplacement des veines)
Outre la question des sources, le trajet fait par les eaux de ruissellement ne semble pas avoir été pris suffisamment en compte par rapport à la décharge
-au niveau sonore :
Les mesures effectuées jusqu’à maintenant montrent que le bruit produit par les machines est déjà, dans certaines conditions, passablement élevé. Avec d’un côté le défrichement d’une partie de la forêt donnant sur Daviaz et de l’autre le rapprochement intolérable de l’extension par rapport aux Giettes et à Prafenne, le bruit causé par les engins mécaniques et les explosions deviendrait inacceptable
Radon et autres gaz
-Le radon est un gaz radioactif se trouvant naturellement dans le sol et il devient dangereux lorsqu’il se concentre dans des espaces clos (caves ou sous-sols des habitations). Comme la circulation du radon dans le sol est fortement corrélée à l’activité sismique, il y a un risque réel que les explosions répétées créent une augmentation de la quantité de gaz libérée. Or cet aspect n’est pas du tout traité dans le dossier FAMSA.
-Apparemment, les matériaux inertes et les déchets entreposés seraient aussi susceptibles de produire des gaz toxiques, sans que l’on sache précisément comment cette problématique sera traitée.
Circulation
Il y aurait aussi une augmentation significative de la circulation sur les communes de Massongex et de Monthey, que ce soit au niveau de la route (poids lourds) ou du rail. Ce problème serait particulièrement présent au niveau de la plaine.
Habitations
Les explosions se rapprochant des habitations, les dommages causés aux bâtiments (fissures dans les dalles et les murs, catelles fendues, …) augmenteraient.
Les éléments mentionnés ci-dessus causeraient évidemment une dévaluation des biens immobiliers de la région.
Qualité de vie
Pour toutes les raisons évoquées précédemment, ce serait en dernier les lieu la qualité de vie des habitants de la région qui serait gravement impactée si ce projet venait à être réalisé.